dessus sa tête. Elle accroche son vêtement à une aspérité du pilier et se hisse à la force des bras hors de l'eau. Sa peau, qui a blanchi depuis qu'elle ne reçoit plus les rayons de Tau Xir et de Xati Mu, crève la nuit éternelle. Dès qu'elle entre en contact avec le corail, elle retrouve ses réflexes et son allégresse de thutâle. Elle lève la tête : elle ne distingue pas le bouclier, mais elle sait qu'il se perche à plus de huit cents mètres au-dessus d'elle. Elle se demande si elle aura la force de grimper jusqu'au sommet du pilier. C'est alors qu'une grêle de coups de pied lui martèle le ventre. L'enfant l'encourage, l'enfant aspire à la lumière.
Les glapissements aigus des fous donnent l'alerte aux villageois. Les proscrits d'Ephren, hommes et femmes, prennent peur qu'il ne soit arrivé malheur à la future mère, interrompent leurs travaux, sortent des grottes, dévalent le sentier et se rassemblent sur la grève. La vieille Soji, en ancienne thutâle, a immédiatement compris que sa jeune sœur enceinte souffre du mal des grandes orgues.
Le corps nu, blanc et rond d'Oniki, cerné par une nuée de mouettes noires aux yeux scintillants, se promène à présent une cinquantaine de mètres au-dessus de l'océan Gijen.
CHAPITRE XIII
La tête et le cœur des gocks sont comme le trou du cul d'un phice des mondes Skoj : pleins de merde.
Maxime attribuée aux Jersalémines
La tête des missionnaires kreuziens est comme le trou du cul d'un phice : pleine de merde.
Version skoj, probablement antérieure
à la précédente
Le cœur des femmes est comme le...
Variante skoj du continent oriental
Les phices sont comme des trous du cul : pleins de merde.
Maxime des quartiers usuriers de Pradoz, capitale des mondes Skoj. Sans doute la plus ancienne, et donc à l'origine de toutes les autres.
Dictionnaire universel des mots
et expressions pittoresques,
Académie des langues vivantes